Introduction
Originaire d'Asie du Sud-Est, l'ailante a été introduit de Chine en Angleterre au milieu du XVIIIème siècle. L'arbre est rapidement cultivé dans de nombreux pays d'Europe et utilisé pour réaliser des alignements de ligneux en milieu urbain. Il a été planté à grande échelle au XIXème siècle en France pour nourrir un ver à soie (Bombyx cynthia) permettant la production d'un succédané de la soie, l'ailantine. Il s'est depuis acclimaté et largement répandu.
Répartition géographique
Dans le monde, l'ailante est principalement présent en Asie orientale et du Sud, au Moyen-Orient, en Océanie, en Amérique du Nord et dans la quasi-totalité de l'Europe, à l'exception des pays baltes et scandinaves. En France, il est présent sur l'ensemble du territoire, plus abondamment dans la moitié sud et le pourtour méditerranéen.
Fiche détaillée
Reproduction sexuée
L'ailante est une espèce dioïque. La présence de pieds mâles et de pieds femelles est donc nécessaire pour permettre cette reproduction. Les fleurs, abondantes au printemps et produisant une forte odeur pour les fleurs mâles, attirent de nombreux insectes qui les pollinisent. Le vent permet également la pollinisation. Les graines sont produites en grand nombre - jusqu'à 325 000 par arbre au cours d'une année - et leur dissémination par le vent (anémochorie) est facilitée par la forme des fruits qui sont munis d'ailettes (samares). Cette dissémination peut s'opérer sur de longues distances, notamment par des moyens de dispersion secondaires comme l'eau et la circulation routière.
Reproduction asexuée
L'ailante est capable de se reproduire par voie végétative. Dans des conditions de stress, après une taille ou une blessure par exemple, la plante drageonne vigoureusement. Un fragment de racine peut également générer un nouvel individu.
Milieux envahis et exigences
L'ailante s'installe facilement dans les milieux perturbés tels que les friches, les terrains vagues, les bords de routes, les voies ferrées... Il apprécie les milieux ensoleillés et résiste bien sur des sols secs. Bien qu'originaire de régions tropicales, l'ailante résiste au froid, jusqu'à -15 °C. Il résiste également très bien aux pollutions atmosphériques.
Impacts sur la biodiversité locale et le fonctionnement des écosystèmes
- La présence dans un milieu de l'ailante accroît la disponibilité en éléments nutritifs des sols où il se trouve, grâce à la litière composée de ses feuilles particulièrement riches. En outre, le rapport C/N des sols est modifié par des composés acides émis par les racines.
- L'ailante produit des substances allélopathiques (ailanthone) qui inhibent la germination des graines des espèces environnantes.
Impacts économiques
- Son fort pouvoir drageonnant peut endommager les infrastructures bâties et les chaussées.
- Son développement aux abords des voies ferrées génère des coûts importants d'entretien.
Impacts sociaux et sociétaux
- L'écorce, les feuilles et la sève de l'ailante peuvent provoquer des irritations cutanées.
- Le pollen peut être à l'origine d'allergies.
- Les fleurs mâles possèdent une forte odeur souvent perçue comme nauséabonde.
Plante ornementale
- L'ailante est utilisé pour l'ornement, pour son ombre et son effet brise-vent, et parfois pour lutter contre l'érosion. Il tolère les pollutions atmosphériques et convient donc bien en milieu urbain.
Plante dépolluante
- L'ailante est parfois utilisé pour la récupération des terres de sites d'enfouissement.
Plante médicinale
- Les racines de l'ailante peuvent être utilisées pour traiter l'épilepsie, l'asthme et, selon des traités de médecine chinoise, la calvitie et des maladies mentales.
Autres usages
- Le bois convient pour la construction, les meubles, les emballages, la pâte à papier...
- Les racines et les feuilles contiennent des composés herbicides.
- Un miel au goût musqué peut être produit à partir de l'ailante.
- Les feuilles de l'ailante ont été utilisées en sériciculture, élevage du ver à soie, pour la fabrication d'ailantine. En France, la production d'ailantine a disparu avec l'émergence d'une production industrielle de fibres synthétiques.
Liens vers des sites d'informations référençant des travaux scientifiques :
ISSG | EPPO |CABI | DAISIE | FCBN | HARMONIA DATABASE | INFOFLORA
Références complémentaires :
Guérin-Méneville F.-É., 1862. Sur les progrès de la culture de l'ailante et de l'éducation du ver à soie, Bombyx cynthia, que l'on élève en plein air sur ce végétal. Rapport à S. E. le Ministre de l'agriculture du commerce et des travaux publics. Paris. 104 p.
Collin P., Dumas Y., 2009. Que savons-nous de l'ailante (Ailanthus altissima (Miller) Swingle)) ?.Revue Forestière Française, 61 (2) : 117-130. ici